Jeudi soir, nous apprenons que le pont
sera ouvert demain à 17h.
Avec le père Cyrille, notre chauffeur,
nous décidons de partir demain matin vers les 9h pour s’arrêter à
Ambositra (prononcer « Ambouchtre ») qui est à deux
heures de route pour y passer un temps avant de repartir. Cela permet
ainsi de couper la route pour les enfants.
Nous arrivons à Ambositra sans
problème particulier où nous déjeunons.
Nous reprenons la route vers 14h30 pour
la deuxième partie du voyage, cela tourne mais il n'y a pas grand
monde sur la route donc c'est très agréable. Comme d’habitude,
Joshua vomit dans la voiture.
Temps prévu : 3 heures pour
arriver à Fiana.
Puis soudain, une file immense de
voitures, camions, taxis brousses sont stationnés sur la route.
C'est le début de la loi de Murphy :
l'emmerdement maximum mais à ce moment là, nous ne le savions pas
encore...
Des enfants viennent à nos fenêtres
pour regarder les vahazas et nous vendre des fruits de la passion.
Tous les enfants de Madagascar ont le sourire collé aux lèvres.
Nous remontons à pied la file de
véhicules et arrivons au sommet d'un col où il y a eu un éboulis
et où un camion de 38 tonnes n'a rien trouvé de mieux que de
vouloir passer à tout prix dans un trou de souris...Résultat :
Le camion a une roue dans le fossé et à cet endroit il n y a pas de
goudron mais de la terre boueuse à souhait.
Cette terre rouge était épaisse d'une
dizaine de centimètres et collante au point que quand on y pose le
pied, on a du mal à le soulever. Et notre camion était là.
Le père Cyrille me dit qu'il y en au
moins pour deux heures.
Des centaines d'enfants et d'adultes
s’amassent autour et regardent le spectacle.
C'est mieux qu'à la télé !
Un petit groupe d'hommes commence à
creuser pour dégager la roue, poser des pierres devant celle-ci complètement enlisée. Puis en essayant d'avancer, le camion s'enfonce encore plus
et désormais sa remorque touche le nouveau talus formé par
l’éboulis de terre. Génial !
Puis un groupe de malgaches arrive
cette fois avec une énorme chaîne qu'ils accrochent au tractopelle
d'un côté et au camion de l'autre et voilà le camion qui commence
à se déplacer. Des cris de joie s'élèvent chez les
téléspectateurs qui ne ratent pas une seconde de l'épisode mais le
camion ne recule pas assez et désormais le tractopelle n'arrive plus
non plus à tirer car il danse de droite à gauche dans cette mare de
boue.
Tout le monde y va de son conseil et
les hommes glissent des pierres sous les roues du camion et
finalement le camion, après une énième tentative recule
suffisamment pour que l'on puisse passer sur son côté. Yanaël
déclare, en remontant dans la voiture, « C était trop bien ».
Nous pouvons ainsi repartir, plus de 3
heures après notre arrêt forcé.
Quelques kms plus loin, nous sommes à nouveau bloqués, cette fois-ci proche du pont.
Quelques kms plus loin, nous sommes à nouveau bloqués, cette fois-ci proche du pont.
Nous descendons à nouveau de la
voiture pour remonter la file de véhicules et il s'avère que le
pont n'est pas encore ouvert.
Petit coup de flip à l'idée de passer
la nuit dans la voiture avec pour seul repas du pain plume (qui ne
tient pas au ventre) et quelques fruits de la passion.
Puis un militaire nous informe que le
pont est ouvert et que les véhicules légers passent les premiers et
nous demande de remonter la file de camions.
Et quelques centaines de mètres plus
loin, cela bloque à nouveau. Quelques heures passent et rien ne
bouge. Il semble que dans le sens inverse les voitures passent
également. Et forcément tout le monde ne peut pas passer en même
temps. Les militaires ont donné l'ordre aux véhicules légers de
remonter les files pour traverser le pont et cela dans les deux sens.
Grande idée !
Après de tergiversations
interminables, ils décident de nous faire reculer sur plus de 500
mètres dans la nuit (les lampadaires n’existant pas sur les routes
de Mada).
Nous voilà reculant, encore et encore
jusqu' à se glisser dans une petite place sur la voie de droite
entre deux camions.
Rapidement, la situation s'arrange et
les voitures en sens inverse avancent.
A notre tour !
Ca y est nous passons enfin le pont qui
nous a bloqué 5 jours durant et l'accès à celui ci est compliqué
car la route avant et après est complètement défoncée.
Une fois le pont passé, on se dit :
« Hourra, cela va enfin rouler ! ».
Le père Cyrille blague en nous disant
que c'est le pont de notre bienvenue à Madagascar !
On roule sur 200 mètres pour être de
nouveau à l'arrêt et là on ne comprend pas pourquoi cela bloque.
On redescend de la voiture et deux voitures devant nous un camion a
crevé sa roue !!! aaaaaahh
La loi de Murphy n'étant pas terminée,
dans cette nouvelle attente et avant même de pouvoir dépasser ce
camion, un bruit étrange se fait entendre dehors, une odeur de brûlé
envahit la voiture et soudain de la fumée sort du capot...de notre
capot !
Alors on descend à nouveau, on ouvre
le capot.
Diagnostic : le disque de
l'embrayage est en train de brûler.
On laisse refroidir le tout et le père
Cyrille me dit : « Bon et bien maintenant on rentre à
Fiana mais sans s'arrêter. On n' a plus le droit ! »
On se cale en troisième et on essaye
de ne plus passer les vitesses pour ne pas avoir à appuyer sur
l'embrayage. La route le permettra et on contournera au moins une 20
aines d'éboulis.
Anatomie de l'éboulis malgache :
Grosse masse de terre rouge effondrée sur la voie qui a pour
caractéristique d'être toujours accompagnée d'un énorme rocher à
éviter. Heureusement, l'éboulis ne s'étale que sur une voie, ce
qui nous permet toujours de le contourner.
Nous arriverons à minuit au
dispensaire, fatigués mais heureux d'être enfin arrivés.
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RépondreSupprimerCela ressemble à un épisode des Routes de l'impossible. Tout se termine bien. Quel soulagement de vous savoir enfin à Fianarantsoa avec les 3 vahazas. Bon emménagement. Bisous. Mamino
RépondreSupprimerAh la vache! Quel récit! Je vais le raconter aux garçons photos à l appui: Ils vont adorer! Bon courage les amis.maga
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