Madagascar

vendredi 20 juillet 2018

Anniversaires, convivialité, amitié


Ce début du mois a été ponctué des nombreux anniversaires de la famille :

Après Joshua au Tsaranoro, c‘était pique-nique /dîner avec les copains devant le match des 1/8e de finale, avec la télé de la famille des voisins (notre sage-femme Cynthia). Pop corn et gaufres avec les voisins qui découvraient tout cela : c’était vraiment chouette ! Puis chamallow grillés sur le fatapair : une découverte aussi pour les copains malgaches invités!



Rando magnifique avec un beau point de vue à 180° et pique nique pour mon anniversaire. 


Autres moments conviviaux autour des 1/4 de finale de la coupe du monde, toujours avec nos voisins, toujours avec gaufres,pop corn, bières et sirops (on a cherché à retrouver nos compatriotes pour la demie-finale et la finale !). 




Arrivée de nos amis Romary (parrain de Yanaël) et Isabelle avec leurs deux filles. De vrais moments de convivialité , d'amitié et de simplicité ensemble ;

Ils nous avaient fait une sacrée surprise : nos enfants avaient envoyé des dessins à leurs classes et en réponse, chaque élève avait réalisé un dessin pour Joshua ; pour Noé, chacun des élèves d'une autre classe avait écrit une lettre. Que de lectures passionnantes pour lui, qui lui permettent de retrouver un peu de l’ambiance d’une école française, qui lui manque de temps à autre ! 

             



Merci Marion, car c’est ma cousine, la professeure des écoles à l’initiative de ces lettres !

Spontanément, le grand ami Albert et ses cousins ont choisi des dessins et y ont répondu.

Un bonheur de voir cet échange interculturel !





Voici mes nouveaux questionnements durant ce temps hivernal : et si le temps ici était vécu comme on me l’a conté en Côte d’Ivoire ? C'est-à-dire que « c’est l’évènement qui crée le temps ».

Je vous relate les méandres de mes pérégrinations intérieures. En voyant chaque jour la plupart des gens attendre le client, LA personne qui viendra leur acheter 2 tomates dans la journée…et sourire en regardant ce qui se passe autour. Je me dis avec des yeux d’européens : c’est vraiment terrible ces journées qui s’égrènent sans qu’il ne se passe rien. Comment faire pour ne pas être aigri lorsque son voisin de gargotte ou de marché a fait une vente et pas moi ? Que chacun a besoin de ce peu d’argent pour vivre ?



Peut-être, c’est mon hypothèse du moment, que le temps n’existe, ne compte que lorsque que quelqu’un arrive? Que le vendeur n’attend rien de la journée ? Et il n’est donc pas frustré et garde son sourire; il attend seulement. C’est le client qui arrive devant lui qui crée cet évènement dans le temps de sa journée ?

Finalement, c’est d’être dans l’attente (d’une vente par exemple) qui crée l’espoir et la déception si elle ne se conclue pas.

En parallèle, je me demande : dans les « on-dit » qui sont véhiculés, on dit que les malgaches sont paresseux. C’est peut être juste qu’ils s’animent lorsqu’il y a quelque chose qui se passe, au présent ! Car lorsqu’il y a un évènement, ils sont là pour organiser !



Je vous raconte aussi un sujet intéressant que l’on m’a soumis : un jésuite a inventé une technique révolutionnaire rizicole. La méthode SRI qui a largement fait ses preuves en améliorant par 3 les rendements des récoltes grâce à une meilleure gestion de l’irrigation.

Toute l’Asie a adopté cette technique. Seuls 10% des paysans malgaches l’utilisent. Pourquoi ?

- Parce que leurs parents ne l’utilisaient pas ; ils ne respecteraient donc pas la tradition en faisant autrement. Cela s’apparenterait à défier leur père et donc à être exclus de leur communauté familiale.

- Parce que même en ayant testé que le rendement augmente une année, il ne verrait pas l’intérêt de changer toutes ses méthodes l’année suivante puisqu’il a pu amasser suffisamment cette année-là.

Autour de cette question de de la culture du riz, je ne peux m’empêcher de faire une analogie avec ce que nous faisons au dispensaire. En voyant que ce que nous avons mis en place marche, comment faire pour que cela perdure ?

Pas défaitiste, pas pleine d’espoir, juste en questionnements, toujours …


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